The Hand, Melik Ohanian, Mac/Val
Jeudi 27 Mars, direction Vitry. Le beau et neuf Mac/Val m'attend ! J'entre dans l'exposition, je regarde, j'observe, j'admire. Une œuvre retient mon attention. Ma curiosité est sollicitée. The Hand de Melik Ohanian. Je la photographie. Je l'étudie. Je vous la présente.
J'entre dans une sale noire par un couloir long d'environ 8 à 10 mètres. Le sol est fait de parquet marron foncé, les murs sont blancs. A mesure que j'avance dans ce couloir, un sentiment de claustrophobie m'oppresse. La lumière s'obscurcit. Ce sentiment est d'autant plus fort que je marche vers l'inconnu. Est-ce personnel où est-ce lié à l'installation ?
Je ne sais pas où je vais, rien ne me l'indique, je ne peux me fier qu'au bruit fort que j'entends. Quel bruit ? Un bruit comme une musique de tam-tam ou de batteries ? Qu'est-ce que ce bruit ? Il est presque indéfinissable. Je perçois pourtant un tempo qui revient. Qu'y a-t-il dans cette salle ? Arrivé à la fin du couloir, mon regard se tourne vers la droite, vers une ouverture. Des télévisions sont posées au sol. Elles forment un arc de cercles. Deux à gauche distancée d'environ un mètre cinquante, un autre arrive à la même distance, sur celle-ci est posée un deuxième moniteur, puis quatre autres à la suite à côtés, toujours le même écart entre eux. Une télévision est installée au centre à droite.
Le reflet des images brille sur le sol noir. Les écrans projettent la seule lumière de la pièce. On ne voit donc que ça. Mon œil n'est pas encore adapté à l'obscurité pour distinguer les murs blancs. Qu'y a-t-il sur ces écrans ? Des mains. Voilà ce que je vois. Des mains qui claquent. Ce n'était donc ni des djembés, ni une batterie…….. « Clac Clac Clac »
Le rythme est répétitif. Comment ? Chaque écran tourne un film. Chaque film est composé d'un mur gris, sûrement du béton par sa couleur et sa texture, et une paire de mains. A chaque claquement, une des paires de mains (ou plusieurs simultanément) s'entrefrappe. Chaque film est différent. Chaque paire de mains aussi. Combien ? 9 écrans, 18 mains, 4 enceintes, celle-ci placée équitablement dernière les écrans. A chaque main appartient un son, semble-t-il. Puis le bruit s'arrête. Comme entre chaque claquement, les mains bougent alors sans bruit, elles ne claquent plus, elles s'entrelacent, se touchent, se frottent, se tournent et se détournent. On peut enfin les observer attentivement. Certaines paraissent plus vieille que d'autres, certaines sont marron foncé, d'autre marrons claires, certaines sont pâle, d'autre seulement bronzée. Elles ont toutes l'air user, abîmer. Ce sont certainement des mains d'homme car plus robustes, plus épaisses, moins entretenues. Serai-ce des mains de travailleurs manuels, d'ouvriers ? Par cette partie du corps, J'ai l'impression que je pourrais déterminer la provenance de la personne, son origine et même peut être son métier. Mais à qui appartiennent-elles ? Pourquoi n'avons-nous que ces vagues informations ?
Je note à l'extrême droite des phalanges presque violettes d'usure, une paume rêche, un dos marron déshydraté. Mais ce qui frappe ce sont les tatouages sur chaque phalange. Est-ce des insignes berbères ?
Les mains sont prises de différents plan, certain plus gros que d'autre. Ainsi les mains sont parfois coupées mais en général toujours très bien cadrées. Le gris, couleur neutre, permet une meilleure visualisation du sujet principal. Ce mur est dans le même était que les mains. Brut. Les vidéos sont relativement courtes, peut-être dix minutes, pas plus. Elles sont composées de deux claquements et 3 silences. L'un alterne l'autre. Silence. Clac. Silence. Clac. Silence… Ecran noir. Ce ne sont que des mains et pourtant…
Zélie.
